Rubina ne s’y était pas trompée, le rythme avait été effréné depuis le début des vacances, surtout à partir du nouvel an où bon nombre de français s’étaient laissés aller à boire plus que de raison, de quoi animer la vie de cet hôpital. En tant que médecin, la jeune femme avait passé le plus clair de son temps loin de chez elle, ne s’y rendant que pour prendre des vêtements propres, et embrasser brièvement son mari avant de répartir aussitôt. Ce dernier était compréhensible, force était de constater qu’il s’était fait à ce rythme de vie, il savait sa femme éprise de son métier et respectait cela…du moins jusqu’à aujourd’hui, puisque l’accent était de plus en plus mis sur la famille qu’ils étaient supposés construire, et la famille impliquait des enfants. Et des enfants nécessitaient que l’on s’en occupe, donc il lui faudrait revoir son emploi du temps, certainement prendre des vacances de maternité mais elle savait la pression parentale si écrasante qu’elle resterait à coup sûr sans emploi pendant un moment. De fait, elle évitait cette discussion comme la peste, appréciant plus que de raison ces longues heures passées aux urgences, s’ajoutant encore plus de boulot qu’elle n’aurait dû si bien qu’aujourd’hui qu’elle se sentait plus épuisée qu’à l’accoutumée. Elle traîna sa carcasse jusqu’à la salle de repos, la tête lui tournait et sa vue semblait se brouiller plus les secondes passaient. Le constat était simple : elle allait lamentablement s’écrouler, c’était sans compter sur la jolie blonde qu’elle tentait d’éviter qui vint à sa rescousse ; elle parvint à la faire asseoir. « Ca va aller » Pathétique.